Du 16 au 22 février, le Team PB est parti en Catalogne, à Margalef plus précisément, afin de profiter d’un temps clément et d’un conglomérat calcaire d’une exceptionnelle qualité. La chaleur fut au rendez-vous (parfois trop), mais on retiendra surtout une pluie de croix, une avalanche de bonne humeur et une cascade de motivation !
1er jour : du trajet…
Après 7h de route, quelques derniers virages et deux bonnes pauses (essence/pipi/bouffe/tractions… ben oui, un grimpeur en voyage a besoin de se détendre les biceps), nous arrivons au gîte “Refugi Can Severet”, repaire de Jordi Pou, le découvreur et maître équipeur des lieux. La soirée est brève, principalement consacrée à l’étude du nouveau topo et de ses nombreux nouveaux secteurs, et nous allons rapidement nous coucher afin d’être en forme pour grimper le lendemain !
2ème jour : Can Regino, de l’acharnement et une belle chute.
Nous voilà à Can Regino, un des nombreux secteurs majeurs de Margalef. Les plus grands se réhabituent au rocher avec quelques voies faciles puis un beau 6b+ (“Aluminosis Deportiva”), qui demandera pas moins de 3 essais à Emilien alors que Lodie, Octavie et Coline l’enchaînent à vue… Dur, la réadaptation ! Mathilde découvre les bi-doigts et les trous dans le 6a “Ramposa”, tandis que les moins expérimentés batifolent dans les 5. On retiendra la belle chute d’Axel, magnifiquement assuré par Octavie, mais qui le démotivera pour le reste de la journée…
3ème jour : sol y sombra.
Le troisième jour, nous commençons par tenter la gauche du secteur Raco de les Espadelles, où la grimpe est laborieuse car nous sommes à l’ombre et dans le vent… A la pause midi, nous tentons de migrer vers Punta Espadelles, juste en face, mais cette fois, il fait trop chaud… (qui a dit que les enfants sont exigeants ?). Nous finissons par trouver notre bonheur dans l’après-midi à Can Torxa, secteur en bas de la vallée, ensoleillé mais pas trop, ventilé mais pas trop, proche de la route donc sans marche… Cette fois, les enfants ne râlent pas sur les conditions d’escalade. En revanche, la rançon du succès, ce sont les voies : forcément, un secteur pareil, c’est fréquenté. Les voies sont donc patinées et pas forcément très belles, surtout dans les voies faciles, ce qui posera bien problème à Louis, Axel, Enzo et Léon. Les grands s’en sortent mieux avec le premier 7a d’Octavie (“Chachi Qui Chapi”), enchainé juste avant par Emilien. Lodie et Coline y mettent de beaux essais mais ça ne sortira pas.
Octavie aura réalisé son premier 7a avec facilité, faisant le crux aussi facilement que le reste, passant tout droit là où les autres (adultes compris) zigzaguent pour profiter de repos supplémentaires… Bref, on a l’impression que cette première croix n’est pas grand chose d’autre qu’une formalité, impression qui sera confirmée plus tard dans le stage.
4ème jour : El Canyon
Aujourd’hui, nous re-tentons notre chance à l’ombre après avoir pris la matinée de repos (matinée consacrée à tester tout un tas de jeux de société, à apprendre à jouer aux dames, à faire un tournoi de puissance 4…). Nous allons donc en début d’après-midi au secteur Chorreras, un magnifique canyon étroit peu ventilé mais ombragé, où les voies ne ressemblent pas à Margalef : ici, point de bi-doigts plus ou moins profonds mais des colos larges, qui rappellent bien le secteur de La Goulandière dans le Vercors. Ce nouveau style réussira bien à certains puisque Lodie et Coline réalisent un beau 6c à vue (“Peus de Plom”), enchainé peu après par Mathilde en moulinette. Axel enchaine en moulinette un 6a, ainsi que Louis transforme l’essai en enchainant un 6b en moulinette également. Pour les autres, point d’enchainement, mais de beaux combats dans les 6b/6c.
Juste à côté, au secteur Culample4, les plus grands tentent des voies typiques de Margalef de 25m, et on assiste à de beaux moment d’escalade : Emilien essaie d’équiper un 7a+ (et arrivera presque jusqu’en haut), qu’Octavie essaie aussi. Lodie parvient à clipper la chaine (sans enchainer) d’un magnifique 6c+, très long et aéré, que Coline essaie sans succès et où Alain va en moulinette afin de récupérer les dégaines.
5ème jour : The Cave
Aujourd’hui, nous retentons le soleil et allons au secteur Cova del Cavall, pleine face sud. Emilien a décidé de tester un 7b, mais le départ très bloc de “Teresa’n Roses” lui posera problème, ainsi qu’à Octavie (qui profite quand même de la journée pour enchainer son deuxième 7a, “Equiparrostolls”), à Coline et à Lodie ; ces deux dernières n’insisteront pas dans le 7b, mais mettrons de beaux essais dans le 7a, l’occasion pour Lodie de sentir qu’on peut grimper et même tomber sans laisser la peur prendre le dessus.
A côté, Mathilde enchaine au 3ème essai le 6b “Nil”, tandis que toutes les voies entre 5+ et 6a+ du secteur sont prises d’assaut par Axel, Léon, Louis et Enzo. Malheureusement, les départs blocs semblent être à la mode ici et on comptera peu d’autres croix.
6ème jour : 4 belles croix et demi…
Une journée assez exceptionnelle au secteur Regino : premier 7b pour Emilien avec “Espermatozudos”, premier 7a pour Coline avec “Regino”, premier 6a pour Léon avec “Ramposa” et presque premier 7a à vue pour Octavie (qui a pris la dégaine au relais de Regino… dommage !).
“Espermatozudos” est une magnifique voie de conti de 30m où Emilien nous offre un bel exemple de ce que peut être l’escalade : après une première montée en moulinette brouillonne, où il ne trouve pas comment faire un pas et où il râle beaucoup, il se reconcentre, part déterminé, peut-être conscient que la fin du stage approche, grimpe bien dans le début, se repose et respire avant d’attaquer les choses sérieuses, passe facilement la section où il n’avait pas trouvé le mouvement la première fois, reste concentré, clippe une dégaine après l’autre en posant bien ses pieds en restant équilibré, prend le temps de chercher ses prises, ses pieds et ses placements jusqu’en haut, et ne s’autorise à se déconcentrer qu’une fois la chaîne clippée et la croix faite.
Dans “Regino”, Coline impose son style, pour le moins différent de celui d’Emilien, tout au moins dans l’approche initiale. Pendant la première montée en moulinette, on sent Coline déjà très concentrée, qui mémorise le crux après en avoir trouvé la solution, puis prend le temps de caler toute la voie jusqu’en haut, mémorisant les pièges et les repos. La montée suivante est propre, parfaitement similaire aux mouvements trouvés précédemment et calme. Il n’y a pas d’hésitations, pas de prise de risque, presque pas de problème finalement.
Dans “Ramposa”, Léon montre encore une troisième approche possible : arrivé facilement jusqu’à l’avant-dernier point, il se retrouve face au crux, y monte une fois, désescalade, une deuxième fois, désescalade de nouveau, se repose, observe, demande des conseils, prend le temps de bien repérer la séquence, puis son courage à deux mains et réalise finalement la fin de la voie assez facilement.
Bref, trois approches différents, trois succès dont les enfants peuvent être fiers !
Pour le reste du groupe, la fatigue se fait clairement sentir et les voies semblent plus difficiles que le premier jour. On notera tout de même le beau combat de Mathilde dans le 6a+ “Askavil” et le 6c à vue d’Alain (“Morir de Pie”), le premier depuis longtemps.
7ème jour : retour et pâtes.
Ce dernier jour est consacré au retour. Rien de bien notable, à part un réchauffage de pâtes sur le parking d’une aire d’autoroute et l’inquiétude des jeunes (“mais t’es sûr qu’on a le droit de sortir le réchaud sur le parking ?”).
Merci à Alain pour les photos !!