Minéral Spirit est représenté sur tous les continents ! 4 minéraliens viennent d’atteindre le sommet de leur premier 6000m en Amérique du Sud. Reportage de notre envoyé spécial sur place.
Nous partons au Pérou, contrée mythique du légendaire empire inca, aussi puissant qu’éphémère, contrée rêvée des conquistadores espagnols à la recherche de l’El Dorado, assoiffés de sang et d’or, contrée utopique des révolutionnaires rêveurs luttant contre l’oppression espagnole ou l’interventionnisme américain… Ce pays immense est un résumé d’Amérique Latine, avec des régions amazoniennes, des régions andines, des quartiers riches, des campagnes pauvres, des églises démesurées, des sommets très hauts, des plages immenses, des ruines incas ou coloniales… et tant d’autres choses !
Le volcan Chachani surplombe la ville d’Arequipa, à quelques 10 265 km de Valence. Sa masse impressionante culmine à 6075 mètres au-dessus du niveau de la mer. Pour donner un point de comparaison, le Mont Blanc, sommet de l’Europe occidentale, fait figure de colline avec ses 4810m de haut.
Jeudi 12 avril 2018, 6h du matin heure locale, 4 minéraliens atteignent le sommet dans une ambiance euphorique après 5h de marche dans un froid aussi mordant qu’une Marielle qui a mal dormi, un vent à décoiffer un Peraldi et un oxygène aussi rare que les velléités de rangement chez Arthur Guinet. Il s’agit de Jean-Loup Caumont, salarié du club célèbre pour ses siestes intempestives, Marion Dos Santos, élue vendeuse la plus performante du réseau Approach Outdoor 2017, Émilie Gully, l’alpiniste du groupe abonnée aux 5000 et épouse du premier, et Nicolas Olivier, jamais monté au-dessus de Céüse (touriste, 1900m) et compagnon de la deuxième. Mais pour mieux comprendre, revenons un peu en arrière.
Mercredi 11 avril 2018, 8h du matin. Départ d’Arequipa en 4×4 pour 2h de route sinueuse, raide et dure pour l’estomac, afin de rejoindre le parking de départ de la voie normale. Après une première journée de marche d’acclimatation, nous atteignons le camp de base sur les coups de 17h. La marche n’a rien de technique, si ce n’est que nous sommes à quelques 5000m d’altitude et que la respiration est déjà difficile. Il faut faire très attention à contrôler son effort pour éviter maux de têtes et essoufflements. Au camp de base, nous montons les tentes le plus rapidement possible, puis nous avalons une énorme portion de pâtes et nous couchons tôt. Demain, le réveil est prévu à 00h10, donc nous ne traînons pas !
La nuit est courte et assez peu reposante. Dormir à 5200m d’altitude ne permet pas de bien récupérer, le corps se réveille automatiquement, au bord de l’essoufflement. Mais il en faut plus pour nous arrêter, et nous attaquons vaillamment la dernière ascension, piolets et crampons au sac et recouvert de tous les vêtements que nous avons. En effet, avec l’altitude et le vent, le ressenti doit être aux alentours de -20°C et nous commençons très vite à ne plus sentir nos extrémités.
La marche a quelque chose d’abrutissant. Marcher, contrôler son souffle, pause, tenter de réchauffer ses mains, marcher, mettre les crampons, regarder où l’on met ses pieds, se concentrer sur l’économie d’effort, pause… Les 875m de montée finale, qui nous aurait pris moins de 2h au niveau de la mer, nous prennent cette fois plus de 5h. Mais les derniers mètres d’ascension, que nous faisons avec le soleil levant, puis l’arrivée au sommet, où la vue se dégage brutalement sur un monde clair et neuf, nous récompensent largement de nos efforts et c’est en larmes, submergés par l’émotion (et probablement le cerveau au bord de l’asphyxie) que nous rejoignons la croix sommitale.
La descente est plus facile, dans une atmosphère qui se réchauffe et s’enrichit à chaque mètre descendu, et nous rejoignons rapidement le camp de base, d’abord, que nous plions, puis le parking, puis la ville d’Arequipa, où nous arrivons assez tôt pour savourer le Pisco Sour de la victoire, avant d’aller nous coucher, épuisés mais ravis !